Comme je ne connais pas trés bien Maiden, je laisse Monsieur Lolo vous raconter le concert.

 

 

 

1er juillet 2008 : Eddie prend possession de Bercy, pour un show placé sous le signe du retour dans le temps et de la commémoration des plus grands albums de la période dorée d’Iron Maiden. La salle est comble, vos serviteurs bien au chaud sur les marches dans les gradins, avec vue imprenable sur la scène.

Passons rapidement sur Lauren Harris (fille du bassiste de Maiden, Steve Harris), qui nous délivre un set rock à souhait, agréable à écouter et remuant comme il faut, mais sans originalité. Dommage, car la demoiselle et ses musiciens savent occuper une scène, communiquent efficacement avec le public (certes, elle cite un peu trop souvent le titre de son album, mais bon…), et sont loin d’être mauvais. Bref, une petite tequila sans prétention en guise d’apéritif. Avec la chaleur de la journée, c’est déjà bien agréable.

Passons également sur les 20 mn de torture qui ont suivi, avec le groupe assurant la deuxième première partie (Avenged Sevenfold, un nom à fuir). Du bruit, des musiciens qui semblent en être encore au stade « orchestre du lycée », et un chanteur bodybuildé qui pue le gros beauf texan à plusieurs kilomètres à la ronde (pour vous donner une idée, imaginez Biff, de Retour vers le Futur, déguisé en Till Lindemann, le chanteur de Rammstein : vous visualisez le désastre ?). Une prestation courte, mais dont chaque seconde est une seconde de trop. Sans compter les « fuck » tous les deux mots.

 

Et puis, vers 21h 15, le noir se fait. Deux écrans discrets sur les côtés passent des images d’archives de la bataille d’Angleterre, on entend les Spitfire décoller ; le discours de Churchill résonne, les lumières clignotent pour évoquer la DCA… Et les guitares enchaînent, entamant les premières notes du fabuleux Aces High. D’emblée, le ton est donné : Bruce Dickinson court et saute partout, le public chante aussi fort que lui, les autres musiciens assurent une présence scénique à la fois parfaitement rôdée et pleine de spontanéité.

Sitôt Aces High achevé, le groupe délivre avec la meme énergie Two Minutes to Midnight, puis l’incontournable The Trooper. Dickinson, comme à son habitude, apparaît vêtu d’une vareuse rouge de soldat de l’Empire Britannique, et chante tout en agitant l’Union Jack.

 

A la fin de la chanson, le batteur Nicko McBrain se lève, vient tranquillement offrir ses baguettes au public, puis se croise les bras avec un grand sourire… Il vient de casser sa batterie, comme l’annonce un Dickinson rigolard et gentiment moqueur.

 

Les classiques du groupe vont alors s’enchaîner sans temps mort, supportés par des musiciens en grande forme, et une mise en scène classieuse. Outre le décor général à tonalité égyptienne (repris de la tournée Powerslave), de nombreux tableaux se succèderont en arrière plan pour illustrer les différentes chansons, chacune parfaitement et intelligemment mise en valeur : des jets de flammes et une statue du Démon pour The Number of the Beast, de la fumée et un bateau fantôme pour The Rime of the Ancient Mariner (certainement l’un des clous de la soirée), etc.

 

Le public est visiblement aux anges, et chante en continu la plupart des chansons. Pendant les refrains, Bruce Dickinson n’a même plus besoin de chanter, sachant que la salle le fera plus fort de lui. A tel point qu’on se croit parfois dans un karaoké géant.

 

Si on pourra toujours regretter l’absence de Phanton of the Opera, de titres extraits de Killers ou un plus grande présence de chansons extraites de Seventh Son of a Seventh Son (nous n’aurons droit qu’à Can I play with Madness et Moonchild – qui clôturera de superbe façon le concert), force est de constater que les quinquagénaires tiennent toujours la forme. Le spectacle était au rendez-vous, la musique excellente, le groupe fidèle à lui-même, simple et proche de son public. « Nous existons parce que vous existez », nous dira Bruce au cours de la soirée (en français).

 

Les deux heures de concert passent donc presque trop vite, et on ressort de la salle le sourire aux lèvres, heureux d’avoir assisté à un show de grande qualité, et d’avoir pu entendre une ribambelle d’excellents titres : en plus de ceux déjà cités, on pourra se rappeler  notamment Fear of the Dark, The Claivoyant, Revelations, Iron Maiden, Run to the Hills, Hallowed be Thy Name, Heaven can Wait (avec la venue des roadies sur scène pour entonner le refrain avec le groupe), Wasted Years, etc.

 

Bref, le concert idéal pour ceux qui n’ont jamais vu le groupe sur scène (on revit les grandes heures de la légende, 25 ans en arrière – voire un peu plus), mais aussi pour les autres. La soirée qu’il ne fallait pas rater. Et on y était !